Le Tam-tam du Cameroun
Précisions : au Cameroun quand on parle du tam-tam, on pense dans tête tam-tam d'appel. D'autre part, je souhaite relever et dénoncer une terrible méprise que beaucoup de gens font en parlant de cet instrument, et surtout en le prenant pour un autre : l'autre nom du tam-tam n'est pas et ne sera jamais le tambour. J'ose espérer qu'après la description qui sera faite pour l'un et à l'autre et à la lumière des photos qui représentent chacun dans sa forme, cette confusion n'aura plus lieu d'être.
Comme le mendzañ il a son VRAI nom qui est
NKUL. Il fait partie des plus anciens instruments du continent noir et on le trouve essentiellement en Afrique centrale. Il est très connu, comme je l'ai précisé plus haut sous le nom de tam-tam d'appel. La raison ? Il a joué un très grand rôle dans la communication entre les communautés, parfois situées à des dizaines, voire de centaines de kilomètres les unes des autres. Il était utilisé dans la transmission de messages entre des points distants. C'était pratiquement le seul outil qui avait une portée aussi éloignée, en dehors du "cri" sous le nom de
Ekiga qui servait à appeler quelqu'un qui n'était pas très loin, dont disposaient nos ancêtres pour s'échanger les informations notamment pour des cas imprévus et inattendus : les décès ou les naissances d'enfants et quelques fois les disparitions. C'était une sorte de "téléphone" africain, à la seule différence que les messages ne pouvaient être envoyés, décodés et relayés que par les initiés.
En même temps qu'on l'utilise pour communiquer, on s'en sert aussi pour une deuxième fonction et la plus répandue aujourd'hui : le divertissement. C'est ce qui justifie sa présence soit au sein d'un orchestre composé uniquement de tam-tam (le solo :
Nyiè nkul, accompagnement :
Mòn nkul) soit au sein d'un groupe d'instruments composé également du
tambour, du
balafon et d'autres instruments traditionnels. L'allié incontournable pour le tam-tam reste le tambour.