Le Tambour du Cameroun
Comme je l'ai précisé en parlant du tam-tam, je souhaite relever et dénoncer une terrible méprise que beaucoup de gens font en parlant du tambour, et surtout en le prenant pour un autre : l'autre nom du tambour n'est pas et ne sera jamais le tam-tam. J'ose espérer qu'après la description qui sera faite pour l'un et à l'autre et à la lumière des photos qui représentent chacun dans sa forme, cette confusion n'aura plus lieu d'être.
Pour commencer, il faut noter qu'il existe deux modèles de tambours au Cameroun. Et comme le mendzañ et le nkul, leurs vrais noms, pour leur rendre leurs lettres de noblesses, sont : le Ngòm (de petite taille et de forme cylindrique il se porte à l'épaule et se joue avec une baguette spécialement fabriquée pour lui, d'une main, pendant que l'autre contribue à l'adaptation des phrases musicales mises en oeuvre par l'artiste) et le Mbè (de grande taille : 1mètre à 1m50 du sol, il se joue surtout debout ou allongé au sol, à mains nues ou avec des baguettes). Un tambour, contrairement au tam-tam est composé d'un tronc cylindrique recouvert à l'une des extrémités par une peau de bête.
La forme et la taille du tronc, ainsi que la tension de la peau animale posée dessus et dont la membrane vibre au contact des mains ou des baguettes, produisent un son qui complète la rythmique mise en place soit dans groupe de balafons soit dans un orchestre de tam-tam soit dans un ensemble hétéroclite composé de ces trois principaux instruments. Il n'existe pas d'orchestre composé exclusivement de tambour, mais on peut en trouver plusieurs au cours d'une manifestation avec d'autres instruments traditionnels : leurs rôles, dans ce cas, se complètent. La forme, la nature du bois ainsi que le type et la qualité de la peau utilisés déterminent la sonorité de l'instrument et permettent le choix des qualificatifs : excellent, bon ou mauvais tambour.
Précisons par ailleurs qu'il ne faut pas confondre le tambour et le djembé. Une confusion existait déjà avec le tam-tam, celle-ci ne ferait que rajouter du flou à l'existant. Premièrement ils n'ont pas la même origine : le djembé est d'Afrique occidentale alors que le tambour est d'Afrique centrale. Deuxièmement les sonorités produites par les deux, bien que voisines, ne sont pas identiques. Troisièmement les techniques de fabrication, on s'en serait douté, ne sont pas les mêmes. Enfin plusieurs djembé peuvent constituer un orchestre, sans autres instruments additionnels, ce qui traditionnellement n'est pas le cas des tambours qui s'utilisent pour accompagner d'autres instruments dans un groupe musical. Le mendzañ (balafon), le nkul (tam-tam) et le ngòm (tambour)et ou surtout le mbè (tambour) pour ne citer que ces trois grandes familles, représentent toutes les trois réunies des siècles d'histoire et de civilisation du continent noir, en général et du Cameroun en particulier. C'est un héritage ancestral (Tiga be mvamba) qui sera mis en valeur et défendu au sein de notre groupe.
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